
Il est des moments où Dieu fait déborder la coupe de son Amour et où l’Église accourt, comme convoquée à la joie, à la communion.
En ce 8 décembre 2024, je m’engage définitivement dans l’Ordre des Sœurs Pauvres de sainte Claire, mais pour que cet engagement soit « solennel », ne faut-il pas que chacun soit là, en témoin ?
La chapelle est pleine. Ma sœur est venue du Liban. De France, arrivent mes cousines, mon neveu et tant d’autres amis, connus ou encore inconnus, tous concernés comme un seul cœur. Cette si belle harmonie se déploiera particulièrement au moment du cantique du Magnificat, gestué en une ronde d’une vingtaine de sœurs et de fidèles, chanté par toute l’assemblée, dans l’exultation de Marie.


Comment ne pas rendre grâce au Seigneur qui m’a conduite à cette étape où les vœux s’unissent, comme toute ma vie de simple clarisse, à l’offrande du Christ Lui-même dans son Eucharistie ? Cela advient à chaque offertoire pour tout chrétien qui s’offre dans le secret, mais là, c’est un acte public, dans l’Église et la communion fraternelle.
Je suis aussi saisie de prononcer seule, munie d’une lampe à huile, un couplet du chant : « C’est un don sans réserve ». Dans le silence attentif de l’assemblée, il est impressionnant d’oser prier : « En réponse à ton Évangile, que mon ‘oui’ soit ‘oui’ sans condition… » Cela n’est possible que par le Seigneur qui, le premier, a révélé son amour et sa miséricorde pour que je puisse me lancer dans la confiance. Et cette union est de chaque instant car « Il est fidèle, Celui qui vous appelle. »


Ma gratitude va aussi à tous ceux, proches et lointains, du ciel et de la terre, qui m’ont portée dans la prière pour une plénitude de grâce. Avant les vœux, l’appel à l’Esprit Saint et à l’assemblée des Saints dans les litanies vient renouveler cette présence.

C’est le temps de l’Avent, et toute la liturgie est parcourue de la joie qui conduit à Noël, invitant chacun à y entrer. Ainsi en est-il de la première lecture (Ba 5, 1-9), véritable « Exsultet » qui fait place au silence… et soudain, sous la percée de quelques notes musicales, le désert semble s’animer, et tandis qu’à tue-tête, la flûte poursuit sa jubilation, nous chantons le psaume et son refrain : « Dans le désert, frayez le chemin du Seigneur ! Dans la steppe, une route pour notre Dieu ! »

Oui, puissions-nous, tous et chacun, nous ouvrir à la joie du don de Dieu !
Sœur Denise Marie, Cormontreuil