Témoignage de Marie-Ange
Le mot « Icône » signifie « image ». Mais comment peut-on s’aventurer à peindre l’image de Dieu.
La première image de Dieu, c’est l’homme. En effet, il est écrit dans le premier livre de la Bible que l’Homme est à l’image de Dieu.
Et l’image la plus parfaite de Dieu, c’est Jésus, le Christ, Dieu fait un avec l’Homme. « Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître. » (Jn, 1).
Jésus, le plus beau de tous les enfants des Hommes ! Beau, parce que tout en Lui rayonne l’amour et la miséricorde !
Nous pouvons peindre le beau visage de Dieu parce qu’il nous l’a révélé en Jésus. Dans une icône, nous regardons Dieu. Ou les femmes et les hommes à sa ressemblance, les Saints. Et, au travers d’une icône, nous nous laissons regarder par le Christ, toucher par son rayonnement, sa lumière et sa miséricorde.
L’icône est porteuse d’une rencontre entre Dieu et l’homme. Peindre une icône est une véritable aventure spirituelle, un chemin de conversion.
Comme tout chemin spirituel, la peinture d’icône demande une certaine ascèse ; celle d’un apprentissage des techniques traditionnelles, celle de l’accueil du regard des autres, celle de la prière qui, seule, peut ouvrir à la lumière qui est le fondement de la peinture d’icône.
Et nous ne pouvons peindre des icônes sans lien avec l’Eglise et une communauté de chrétiens.
C’est pourquoi, nous inscrivons notre parcours d’iconographie au sein de cet atelier Saint-François-d’Assise ; nous y vivons les exigences de l’apprentissage technique, le partage fraternel, le soutien de la prière communautaire car seul l’Esprit saint peut nous donner de transcrire l’Écriture en images. J’y reçois la grâce de bénéficier de la prière et de l’amitié de frères et soeurs en Christ, de transmettre cette pratique et de vivre ce ministère d’iconographe.
Si tu es appelé à cette aventure, rejoins-nous. Et ouvre ton cœur aux grâces que le Seigneur veut te donner au travers de ses saintes icônes.
Marie-Ange, au service de l’atelier.
Prière de l’iconographe
Apprends-moi, Seigneur, à bien user du temps que tu me donnes pour travailler et à bien l’employer sans rien en perdre. Apprends-moi à tirer profit des erreurs passées sans tomber dans le scrupule qui ronge.
Apprends-moi à prévoir le plan sans me tourmenter, à imaginer l’œuvre sans me désoler si elle jaillit autrement.
Apprends-moi à unir la hâte et la lenteur, la sérénité et la ferveur, le zèle et la paix. Aide -moi au départ de l’ouvrage, là où je suis le plus faible.
Aide-moi au cœur du labeur à tenir serré le fil de l’attention. Et surtout comble Toi-même les vides de mon œuvre, Seigneur, dans tout labeur de mes mains laisse une grâce de Toi pour parler aux autres et un défaut de moi pour me parler à moi-même.
Garde en moi l’espérance de la perfection, sans quoi je perdrais cœur. Garde moi dans l’impuissance de la perfection, sans quoi je me perdrais d’orgueil.
Purifie mon regard : quand je fais mal, il n’est pas sûr que ce soit mal et quand je fais bien, il n’est pas sûr que ce soit bien.
Seigneur, ne me laisse jamais oublier que tout savoir est vain. Et que tout travail est vide sauf là où il y a amour. Et que tout amour est creux qui ne me lie pas à moi-même et aux autres et à Toi.
Seigneur, enseigne-moi à prier avec mes mains, mes bras et toutes mes forces.
Rappelle-moi que l’ouvrage de ma main t’appartient et qu’il m’appartient de te le rendre en le donnant. Que si je fais par goût du profit, comme un fruit oublié je pourrirai à l’automne. Que si je fais pour plaire aux autres, comme la fleur de l’herbe je fanerai au soir. Mais si je fais pour l’amour du bien je demeurerai dans le bien. Et le temps de faire bien et à ta gloire, c’est tout de suite.
Amen